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Ravioli aux Topinambours & Ail des Ours

Il y a de ces recettes ‘fond de frigo’ et ‘fond de jardin’ qui font plaisir aux papilles, sont de saison et ne sont pas chères…

Faire des raviolis maison prend un peu de temps mais quand on a quelques mains supplémentaires pour tourner la manivelle de la ‘macchinetta Imperia’, cela devient une chouette activité à faire en famille.

J’affectionne particulièrement les topinambours, racine ‘envahissante’ aux belles fleurs jaunes solaires en fin d’automne, dans la ‘Bagna Cauda’ (recette-trempette anti-vampires piémontaise à base d’ail, anchois et huile de noix).

Le topinambour, aussi appelé Artichaut de Jérusalem ou Truffe du Canada, est un tubercule qui a un petit goût d’artichaut, plein de sels minéraux et vitamines intéressants pour la santé et contient aussi plein de fibres et de l’inuline (un prébiotique). Les intestins délicats peuvent d’ailleurs s’en trouver irrités, mais une bonne pincée de bicarbonate alimentaire pendant la cuisson résoudra une grande partie des inconvénients…flatulents.

Dans mon potager urbain en carré-palette, dont la terre est bien riche car nourrie avec du compost bokashi, j’ai un petit coin ‘sous-bois’ à l’ombre, que je laisse faire sa vie: j’y avais apporté une motte d’ail des ours de chez ma maman.  Il s’y est plu, à côté de l’aspérule & la menthe sauvage et cela fait donc deux ans qu’il m’offre ses feuilles piquantes au début du printemps.

Pour faire des ravioli, il vous faudra faire la pâte à l’oeuf (Pasta fresca). C’est donc une recette niveau ‘grand-gourmand’ car cela demande déjà un peu d’expérience. Et sinon vous pouvez suivre la technique de « Jujube en Cuisine » qui se rapproche le plus de ce que je fais. Pour la pâte de mes raviolis, j’ai utilisé les proportions farine/œuf ci-dessous.

Recette (pour 4 gourmands)

Préparez la farce en premier, car elle devra refroidir avant de l’utiliser pour farcir les raviolis.

Pour la Farce

400g de topinambours bien brossés et ôtés des ‘yeux’ et autres duretés

Huile d’olive extra-vierge de qualité

3-4 gousses d’ail, pelées et juste écrasées

feuilles d’ail des ours (une dixaine), hachées grossièrement

4-5 tiges de persil, les feuilles et les tiges hachées.

2 brins de menthe, les feuilles.

125g de ricotta (la moitié d’une boite ‘standard’)

40g de Parmigiano Reggiano DOP, rapé

1/2 verre de chapelure de vrai pain

Sel & Poivre du moulin

une pincée de bicarbonate alimentaire

un demi citron

Pour la Pâte

300 g de farine de semoule de blé dur

3 œufs

une pincée de sel

un peu d’eau

Pour l’assaisonnement

100g de beurre salé

3-4 branches de sauge

Un peu d’eau de cuisson des raviolis.

Parmigiano pour le service.

 

Préparation de la farce

Couper les topinambours en tranches de 1/2 centimètre et les réserver dans de l’eau citronnée pour qu’ils ne noircissent pas.

Rincez les différentes herbes aromatiques, effeuillez la menthe et hachez le tout grossièrement. Mon persil vient du jardin, on optimise, donc j’utilise la tige aussi.

Dans une sauteuse, versez un fond d’huile d’olive et faites-y revenir l’ail entier. Ajoutez les rondelles de topinambour bien égouttées et faites sauter à feu vif pour commencer. Après 4-5 minutes, mouillez avec un gros verre d’eau, ajoutez la pincée de bicarbonate et continuez la cuisson à feu doux jusqu’à ce que les topinambours commencent à être bien cuits et à fondre un peu. Si nécessaire, ajoutez un peu plus d’eau pour prolonger la cuisson mijotée et garder un peu de ‘sauce’ à la fin.

Quand les topinambours se coupent facilement avec une cuillère en bois, ajoutez les herbes, gardez sur le feu encore 1-2 minutes puis éteignez. Laissez refroidir.

Dans un robot hachoir, versez vos topinambours cuits, la ricotta, la chapelure, le Parmigiano: hachez grossièrement sans réduire en purée.  Si le mélange est trop sec, vous pouvez ajouter un oeuf entier et mixer à nouveau. Mais dans mon cas ce n’a pas été nécessaire, ma farce était assez humide.

Ajustez de sel & poivre selon votre goût.

Laissez refroidir complètement et transférez dans une poche à douille ou un sac congélation dont vous couperez une ‘oreille’ ensuite, pour répartir la farce sur la pâte. Gardez au frigo si vous ne l’utilisez pas de suite.

Préparation de la pâte

Suivez les étapes de « Jujube en Cuisine » puis travaillez vos pâtons pour en obtenir des longues bandes rectangulaires, aplaties à l’avant-dernier créneau d’épaisseur de votre machine à laminer la pasta.

Farinez le plan de travail et disposez votre première bande bien à plat.

Réalisation des raviolis

Avec votre poche, déposez des noisettes de farce juste au dessus de la ligne médiane horizontale de votre bande de pâte. Gardez les monticules assez espacés entre eux pour pouvoir y poser un pouce.

Repliez la bande de pâte sur l’axe du côté plus long, en recouvrant ainsi vos petits tas de farce. Fermez les raviolis en poussant un maximum d’air en dehors et en commençant par appuyer avec vos doigts perpendiculaires au côté encore ouvert.

Appuyez bien du bout des doigts pour sceller tous les côtés. Utilisez une roulette dentée pour découper les raviolis.

Déposez-les sur un tissu parsemé de farine en attendant de les cuire.

Cuisson & Assaisonnement des raviolis

Portez une grande casserole d’eau à ébullition. Salez avec une bonne poignée de gros sel marin.

Dans une poêle, faites fondre doucement le beurre avec les brins de sauge et laissez parfumer sans faire noircir.

Plongez vos raviolis dans l’eau bouillante. Quand ils remontent à la surface, comptez encore 1-2 minutes ou goûtez pour vous assurer que la pâte soit cuite al dente.

Réservez une tasse d’eau de cuisson.

Retirez les raviolis de la casserole avec une écumoire et mettez-les directement dans la poêle avec le beurre: faites revenir encore quelques instants en mouillant avec un peu d’eau de cuisson afin d’obtenir une émulsion liée qui habille bien vos raviolis.

Servez sans tarder, parsemé de Parmigiano rapé.

Y’a pas de photo, on a tout mangé avant!

Slurp.

 

Asahidake. 70 degrés plus loin, Yangon.

Quand on est fous de neige…on en profite jusqu’à la dernière traînée de poudreuse.

Le dernier jour, après un petit déjeuner traditionnel au Ryokan Yukomanso, rien n’a réussi à nous dissuader de dévaler encore une fois les pentes du Mont Asahidake: ni les conditions météo disons, hemm, pas vraiment idéales avec un joli -22°C au thermomètre, ce qui avec le vent donnait une température ressentie de -40°C (!!), ni les gros flocons avec visibilité nulle, ni l’avion Asahikawa-Tokyo qui décollait à 19:30 le soir même.

Il faut dire que la présence de notre guide Daisuke Sasaki à fait toute la différence: il connaît chaque flanc de la montagne comme ses poches et à mon avis, serait capable de descendre les yeux fermés sans aucun souci.

C’est d’ailleurs plus ou moins ce que nous avons fait pour la première partie de la matinée car on avançait dans une purée de pois (de soja) à travers laquelle même le Arva ne serait pas trop passé.

Mais la satisfaction de monter, en défiant les éléments, pour ensuite descendre en flottant sur une couette de plumes givrée vaut toutes les fesses gelées du monde.

Heureusement qu’au bout de la journée était prévu le rituel Onsen qui nous a permis de nous réchauffer et nous rhabiller proprement pour nous envoler vers nos destinations respectives.

Yangon, Birmanie pour moi. L’atterrissage se fera, à quelques 70°C ressentis d’écart…

GoGo, oeuf de Goléand et Gondole à Iwate

C’est le soir de mon arrivée à Osaka, il y a quelques semaines de ça, que se tenait le traditionnel dinner-party du mercredi au très friendly Small Tree Hostel.

J’avais décidé de loger en mode back-packer (lit superposé dans dortoir mixte) et surtout je suis arrivée avec l’envie de bavarder un peu plus que les ‘konnichiwa’ et ‘arigato gozaimass’ qui constituaient ma communication quotidienne jusque là.

Débarquée du Shinkansen avec le solstice d’hiver, il fesait moche: il pleuvait et mon sac à dos me pesait, comme un peu la solitude, ce jour-ci.

C’est donc avec grande joie que j’ai accueilli l’invitation de Yuri, le petit bout de femme hyper concentrée d’énergie et de pétillant qui gère l’hostel (après avoir elle-même voyagé partout en sac à dos) à participer à ce qui est devenu une institution: le Dinner & Party du mercredi.

Ce soir c’était « Do it Yourself Sushi » et c’est avec tout le naturel du monde que je me suis retrouvée, sabre de Ninja-chef à la main, au poste de découpe ‘légumes et omelette’ dans la cuisine ouverte, pendant que thon, saumon & co étaient levés en filets par les experts locaux.

Entre-temps, la vapeur douce qui se dégageait du dashi (bouillon de bonite, sardine séchée et algue Kombu) annonçait une petite soupe miso maison réconfortante.

C’est ainsi que j’ai atterri dans le groupe assez hétéroclite de nationalités et d’âges formé non seulement des hôtes de l’auberge (japonaise, pour le coup) : Australo-Vietnamien, Sud-Américain, Lillois-Japonisé, Canadien, Coréenne, Allemand-étudiant à Tokyo, …mais également de toute une série de profils sympathiques dont le calligraphe Soyamax (artiste de l’image d’en-tête) qui orbitent régulièrement autour de cet endroit dont la chaleur va au-delà de la table « kotatsu » chauffante.

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Après un karaoke en groupe qui n’a jamais vu le jour (ni la nuit d’ailleurs) j’ai fait la connaissance de Hirofumi: nous nous somme trouvés dans l’empire du milieu linguistique.

Entre son anglais initial et mon japonais inexistant nous avons quand même réussi à parler bouffe et desserts.

Il faut savoir que les japonais ont la dent sucrée et que chaque région a sa spécialité traditionnelle de « wagashi »: en général des douceurs à base de mochi (pâte de farine de riz sucrée) farcies de crèmes à base de haricots (souvent rouges, appelés « an »), mais une énormité de variantes existent.

Ces confiseries sont également offertes lorsqu’on rend visite à quelqu’un: et donc dans chaque gare et sur chaque quai, des échoppes proposent aux voyageurs distraits qui l’auraient oublié les spécialités locales, joliment emballées dans plusieurs couches de papier. Car la présentation fait la moitié du cadeau!

Et il se trouve que la baby-face de manga avec qui j’ai discuté en a fait son métier et exporte dans le reste de l’ïle de Honshu les spécialités de sa région, la préfecture de Iwate.

C’est comme ça que quelques jours plus tard j’ai très fièrement reçu mon premier cadeau japonais: des Oeufs de Goéland!    ….Ou Kamome no Tamago, pour ceux qui pratiquent.

Au début extrêmement perplexe par l’appellation de la chose -ici on peut trouver de tout dans son assiette…je m’étais donc préparée, l’esprit explorateur, à des vrais œufs- je découvre avec joie qu’ils n’en ont que la forme.

Et que ces petits gâteaux ont en réalité un cœur à base de haricots blancs sucrés, entouré d’une couche de gâteau-biscuit, lui-même enrobé d’un glaçage blanc.
Extrêmement délicieux!

Les premiers 4 sur la boite de 9 se volatiliseront à une vitesse incroyable 😉

De fil en aiguille je découvre ensuite que la région de Iwate se trouve sur mon parcours en train pour remonter vers Hokkaido, rejoindre mes amis au ski.
Hors des sentiers battus par les touristes, cette région qui allie vie rurale et production de composants électroniques se trouve tout au nord, dans cette partie de l’île moins connue si ce n’est pour la tristement célèbre Fukushima (à 300km plus au sud).

Et c’est comme ça que je suis invitée à en découvrir la beauté par Hirofumi qui, en guide attentionné, me plongera au cœur de la culture de sa terre natale.

La visite commence par un délicieux petit-déjeuner à base de petites boules de mochi, accompagnées de sauces différentes, de droite à gauche et de haut en bas (pour voir si vous êtes attentifs, et …dans le même ordre qu’on lit le japonais): sésame noir appelé ‘goma’, fèves de edamame sucrées, crème de noix, crème de haricots rouges azuki. Avec un bon thé matcha bien mousseux et les immanquables ‘pickles’ qui donnent le fameux goût umami.

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Ensuite, un tour en ‘pole boat’ ou la version locale de la gondola vénitienne: dans une 50aine de centimètres d’eau, des larges barques à fond plat glissent doucement sur la rivière qui parcourt la Gorge de Geibikei, d’un vert d’émeraude troublé uniquement par les canards qui se bagarrent les ‘croquettes’ que nous leur lançons.

La barque, aménagée pour l’hiver avec une longue table kotatsu et une ‘serre’ qui protègent du froid et de l’air, est pilotée et poussée à force de bras par les gondoliers qui manient avec agilité une longue perche en bambou.

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Sur les côtés, les flancs raides des roches qu’on dirait sortis d’une estampe, prennent ci et là des semblances humaines.

Tout au bout de la gorge, une esplanade en gravier nous permet de continuer la remontée de la rivière de quelques dizaines de mètres encore.

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C’est là que nous pourrons choisir 10 ‘cailloux’ en terre cuite, estampillés avec différents symboles (chance, prospérité, santé, amour, etc) qu’il nous faudra tenter de lancer dans un creux sur la parois pour voir notre vœux se réaliser: après quelques misérables tentatives de « lancé » de ma part, qui atterrissent invariablement dans l’eau après des trajectoires improbables (j’ai beaucoup de qualités, mais clairement pas celle-là! 😉 ), je cède mes galets à Hirofumi qui, entrainé au base-ball obtient plus de points que moi….et les applaudissements des présents!

Nous repartons pour le parcours inverse, cette fois-ci accompagnés par un très ancient chant traditionnel aux sonorités particulières, que nous chantera le guide, en laissant glisser les notes avec les silences entre nos pensées, au fil de l’eau.

Un moment hors du temps.

 

C’est ensuite vers le Chuson-Ji Temple à Hiraizumi (Unesco World Heritage) que nous nous dirigeons: sur les traces du poète Matsuo Basho (grand maître du haiku) et lieu sacré du Konjiki-dō (金色堂) ou ‘Temple d’Or’….sous la première neige qui se pose dans un silence respectueux sur les toits de chaume des pagodes en hibernation.

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Mais avant de repartir, c’est à la chasse aux œufs que je vais aller: une boîte de Kamome no Tamago sous le bras à offrir à mes amis qui m’attendent à Sapporo, pour partager avec eux cette trouvaille savoureuse.

Et une photo-souvenir avec la mascotte de la région!

Thank you Hirofumi, I’ll be back soon 🙂

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J’ai du bol à Hokkaido

Le réveil à sonné à 5:45 ce matin…et c’est pour une bonne raison.

Daisuke Sasaki, notre guide qui, nous le découvrons en cours de séjour, est un pro de renommée internationale aussi connu sous le nom de « The Flying Japanese » pour ses sauts de compèt’ en ski, est venu avec son mini-bus pour le ramassage ‘scolaire’.

Nous sommes à Hokkaido, l’ïle principale plus au nord de l’archipel du Japon où j’ai rejoint mes amis et le joli groupe multilingue fou de ski de randonnée qui est à l’origine de mon voyage en terre Nippone.

J’ai du bol!
Mon arrivée sur l’île à commencé par une journée à Kokusai, Sapporo où j’ai pu faire un ‘échauffement’ sur les pistes de Kokusai avec le snowboard gentiment prêté par l’épouse de Daisuke (elle aussi à son temps championne de half-pipe qui a construit elle même son board) pendant que les autres, avec deux jours supplémentaires dans les jambes, ont fait montées/descentes avec les peaux, un peu plus haut.

Et j’ai eu du bol aussi, car à midi, je suis tombée par hasard sur une marmite: c’est en remontant des yeux une longue file  -comme on en voit partout ici- et en voyant les skieurs repartir avec un bol en polystyrène fumant, baguettes à la main, que j’ai découvert qu’aujourd’hui il y avait une distribution gratuite de ramen.

Ni une ni deux, me voilà dans la file.

Il faut dire qu’il fait frisquet et un peu d’antigel ne fait pas de mal pour aller ensuite dévaler les pentes sur 1,5m de belle neige tassée, recouverte à son tour d’1m de poudreuse! C’est que les Jap’ ils maîtrisent l’excellence. Même leur neige est top!

Notre Daisuke nous a bien organisé ça: après la journée sportive, nous avons terminé par la partie relax: Onsen (Spa à la japonaise) avec bains extérieurs et diner sushi.

Mais pas n’importe comment les sushi: nous avons eu droit au Chef perso pour notre groupe.

Tous assis sur le traditionnel tatami, les jambes pas vraiment habituées à la seiza (position assise sur les talons, le dos des pieds face au sol) nous avons commencé par des sashimi: c’est comme cela que nous avons goûté de la -pas très politically correct- baleine, parmi d’autres poissons plus ‘classiques’.

Ensuite est arrivé le sushi-Master qui s’est installé à une table basse à côté de la notre.

Grande planche, couteau aiguisé comme un sabre qui pourrait couper un cheveu en quatre, plateau de filets de poissons et crustacés variés, riz vinaigré tiède dans la traditionnelle écuelle en bois, petit monticule de wasabi et livre de feuilles d’algues nori …pour nous préparer nos sushis à la demande.

Chaqu’un choisit son poisson et, le temps de dire ‘kampaï’, que d’un habile jeu de prestidigitateur….voilà les trois pièces de sushi en file harmonieuse sur l’assiette rectangulaire. Heureusement qu’il était plus rapide à les faire que nous à les manger 😉

Avec un petit saké, si besoin était, pour faire descendre cette belle journée.

 

 

Mais ça, c’était hier.

Revenons donc à nos moutons, ou mieux, à nos flocons.

Car si à Sapporo il y avait un bon mètre dans les rues, ce matin nous nous dirigeons vers Kamifurano pour une journée de randonnée.

4 heures de route, d’où le départ sous un ciel encore parsemé d’étoiles.

Oui oui, c’est les mêmes que chez nous, sauf qu’ici elles sont toutes en file et roulent à gauche (je rigole!)

Comme le dit le dicton Italien, « il mattino ha l’oro in bocca » (littéralement, le matin à l’or en bouche…autrement dit, le monde est à ceux qui se lèvent tôt).

Celui-ci nous a offert une journée magnifique a commencer des les premiers rayons de soleil qui se sont levés entre les branches des bouleaux bordés de bambous, qui tentent de garder la tige haute et ne pas (trop) se plier sous le poids du bon mètre de neige qui les recouvre.

Tout est blanc autour. Même la route.

Bien que déneigée du gros, une bonne croute de gel la recouvre. Mais nous, on n’a pas froid aux yeux: le van de Daisuke est équipé de pneus de neige dignes d’un ours polaire en caterpillar, et tient la route comme sur des rails du Shinkansen.

 

 

Et des rails, j’en suivrai une bonne partie de la matinée: tout le groupe étant en ski de randonnée, ils créeront la trace que je suivrai -raquettes aux pieds et snowboard sur le dos- pour monter presque jusqu’en haut du Mont Tokachi, un volcan en activité dont la dernière éruption date de 2004 (bon à savoir!) qui se trouve dans le Parc National du Daisetsuzan.

Il faut dire que ce n’est pas une mince affaire car en dessous, la neige, malgré le tassage des skis avant moi, s’affaisse sous la répartition inégale du poids sur les raquettes de neige, ce qui m’oblige à une belle session de ‘step’. Je teste la profondeur avec mes bâtons hors trace…heuuu, ils s’enfoncent complètement…je ne pousse pas plus loin, au risque de les voir engloutis par ces flots de poudreuse!

Et malgré les -15°C, après 10 minutes je suis prête à me déshabiller, tant ça chauffe!
Comme quoi les Italiennes, ça sait démarrer à froid aussi :-p

Le paysage est magnifique: nous avançons entre les sapins et les bouleaux (oui ici il y a ce type d’arbres) chargés de neige au début, pour arriver ensuite sur un océan de poudreuse scintillantes sous un ciel bleu porcelaine.


Et au bout, le chapeau du Mont Tokachi, fumant de soufre, qui vient chatouiller nos narines avec son charmant parfum d’œuf pourri au fur et à mesure qu’on monte.
On s’habitue vite à l’odeur.
Pas au paysage, éblouissant de beauté dans son immensité immaculée.

Et la récompense de descendre en flottant vaut toujours l’effort de la montée.


Ceci-dit, pour cette première expérience, je m’en tiendrai à un seul tour de manège en me disant que la prochaine, je la fais avec les skis!

Je laisse le groupe continuer à son rythme et descend vers le refuge Fukiage.

Je pose tout le matos dégoulinant de neige par terre et, juste au moment où je me dis que ce serait sympa de trouver une pièce chaude pour se changer…la petite dame derrière le comptoir me demande si j’ai besoin de louer une serviette pour le onsen.
Quoi, il y a un onsen ici?!? Dans cet endroit perdu où seulement les randonneurs fous de neige viennent?
Et bien oui, et le plus beau que j’ai vu jusqu’ici: en plus des traditionnels bains à eau thermale à différentes températures, ici il y a aussi des bains à bulles réalisés selon le modèle de la chaise longue LC4 de Le Corbusier. Si ce n’était qu’on risque de se noyer en d’endormissement, je me serais bien laissée aller à un petit somme…flottant.
Mais la cerise sur le gâteau, ou la serviette sur la tête si on veut, sont les bains extérieurs: formés par des rochers et entourés d’arbres qui semblent tartinés de pâte à marshmallow glacée, les ‘piscines’ d’eau à 42°C créent une vapeur irréelle au contact avec l’air gelé.

Le regard se pose sur la dentelle de sommets blancs au loin.


Chaque cellule se détend et ce ne seront que les doigts fripés comme lorsque j’avais 6 ans et je ne voulais pas sortir de la mer en Sardaigne à me forcer à sortir.

J’emporterai avec moi cette sensation de petit nuage qui couronne une journée parfaite. Et je suis reconnaissante d’avoir pu la vivre.

Happy New Sweet 2017

Parce-que le Japon est un arc-en-ciel de surprises, d’étrangetés et de trucs « kawaï » (= mignons), en descendant Takeshita Street à Harajuku, je n’ai pas résisté à la vue de ça!!


Concentré de tout ce que je bannis en temps normaux de mon alimentation (i.e. sucre, colorants & arômes artificiels) – mais c’est Nouvel An on peut faire exception- je me suis faite plaisir avec ce Barbapapa multicouches en Arc-en-Ciel.

Plus pour pouvoir le « voir » faire que pour le shoot papillaire hyperchimique que mon corps demandera rapidement à diluer avec un bon demi-litre d’eau par la suite.

Qu’à cela ne tienne, en mode régressif, mon barbapapa multicolore à la main et un sourire en banane, je me sens Happy et Grateful de terminer cette année tant particulière pour moi dans un endroit si spécial, qui plus est en compagnie de mes Amis chéris qui viennent de me rejoindre!

Et depuis le pays du Soleil Levant, en avant première (8h à  l’avance sur le Central Brussels Time) je vous souhaite une année 2017 à l’instar de cette gourmandise: Douce, Colorée, Joyeuse et faisant sautiller de bonheur votre enfant intérieur 🙂

***Sweet Happy New 2017***

Love,

MadameCiao
Le making-of….

Chic, le Shinkansen à 300 km/h (et Fuji en prime)

Le Shinkansen, c’est un train qui ressemble à un avion.

Mais qui est beaucoup mieux qu’un avion.

Car on ne vous emmerde pas avec les 100ml de liquides maximum et ‘non madame vous ne pouvez pas emporter votre Saint Félicien car il est coulant et donc non-solide et donc je dois le réquisitionner’ et être là 2h avant et le screening sécurité où limite si on vous déshabille complètement et ne pas perdre son billet car il faut le montrer 10 fois et ‘madame il n’y a plus de place en cabine, nous allons mettre votre bagage en soute’… et sans parler des embouteillages pour y arriver, à l’aéroport!

Bref, le train, c’est bien. Le Shinkansen, c’est zen.

Surtout si vous avez un JR Pass que vous avez acheté avant de partir. Ou alors vous avez un budget ‘transport’ considérable, car une traite d’une 1/2 heure peut coûter allègrement 60€ (en 2e).

 

 

Mais ‘first things first’, commençons par le début.

Le Shinkansen, aussi appelé Bullet Train, veut littéralement dire ‘Nouvelle Ligne Principale’ car sa construction à débuté en 1964 (!!!) avec le premier tronçon de 500km entre Tokyo et Osaka.

Il dessert aujourd’hui 20.000 km et peut arriver à une vitesse de pointe de 320 km/h sur certaines lignes.

Ce qui en language touriste, veut dire que vous pouvez explorer TOUT le Japon en train!

Car au delà des lignes rapides, le JR Pass couvre l’essentiel du réseau national, ce qui vous permet d’arriver jusque dans des bleds perdus comme Hotaka, lorsque je suis allée visiter la ferme de wasabi.

Avec une ponctualité inouïe: les haltes en gare ne durent que quelques minutes et vous avez intérêt à être déjà à la porte si vous sortez, ou, bien alignés devant le marquage au sol qui indique exactement où s’arrêtra votre voiture (wagon, en Belge) pour pouvoir monter immédiatement une fois les autres passagers débraqués.

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Avec un meilleur confort qu’un Airbus 380, car ici, plein de place pour les jambes, une double prise pour charger vos joujoux électroniques (que vous ne devez pas mettre en ‘mode avion’, par contre on vous demande de téléphoner dans les cabines entre les voitures) et des sièges dont le dossier est basculable selon que vous préfériez voyager dans le sens de la marche ou pas. Équipés de toilettes hyperpropres (à ce propos, #Thalys ferait bien d’aller faire un tour pour voir comment s’améliorer) et avec des messages défilants + audio tant en japonais qu’en anglais. Il n’y a pas encore de Wi-Fi gratuit à bord, mais c’est le cas dans la majorité des gares.

Avec une petite madame, tablier fleuri croisé dans le dos, qui passe avec son chariot et vous propose boissons chaudes, bentos et parfois même glaces.

Et avant de passer dans la voiture suivante, elle se retourne vers les passagers et…s’incline gracieusement en un ‘light bow’ respectueux. À toutes les voitures. À tous les passages. Et les chefs de train, pareil.

Seul hic: et bien, à moins de traverser tout le Japon dans sa longueur en une seule fois, les trajets…se terminent trop vite. Et du coup on a envie d’en reprendre un autre!

Ce qui est vite décidé, grâce à l’App ‘Hyperdia’ -à ne télécharger que lorsque vous arrivez car elle est gratuite 30 jours à partir du downloar, après c’est payant- qui vous fournit les itinéraires et corréspondances compatibles avec votre JR Pass. (Merci Dédé)

Et ça a donné: Tokyo, Nagano (Hotaka), Matsumoto, Kyoto, Osaka, Nara, Osaka, Koyasan, Osaka, Naoshima, Hiroshima, Miyajima, Himeji, Hakone (vue sur Fuji), Tokyo.

Et ensuite, vers le nord, à Hokkaido…où je vais troquer les rails pour d’autres traces…de poudreuse, en snowboard!

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Et si vous voulez voir le Mont Fuji sans bouger le petit doigt, prenez le Shinkansen entre Shizuoka et Tokyo et asseyez vous du côté gauche par rapport à la marche du train: si nuages et brumes ne sont pas de la partie, vous aurez droit à son joli chapeau tout blanc (en Hiver).

Noël dans un Temple Bouddhiste

En bonne Italienne, la période de Noël est pour moi synonyme de moment où toute la famille se réunit et l’on prépare ensemble les plats traditionnels tels que les « Agnolotti al Sugo di Arrosto » (ravioles avec une farce de rôtis, patiemment préparés par LaMamma et servis avec le jus du rôti de veau au lait) en bavardant dans la cuisine, pendant que les petits neveux courent autour du sapin et essayent de caresser le chat qui, lui, n’est pas du même avis.

Amour & Bouffe. La frontière entre les deux étant très floue.

D’ailleurs, mes cadeaux de Noël à mes proches de cœur avant de partir, c’était ça:

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Alors cette année, vu que je suis loin de ma famille et de l’autre côté de la terre, qui plus est dans un pays dont les religions Bouddhiste, Shintoïste et Catholique cohabitent allègrement, je me suis dite que, tant qu’à faire, j’allais la faire complètement différemment.

Depuis Kyoto, après avoir vu Nara et son Buddha géant -Daibutsu- assis au beau milieu de son Parc rempli de Bambi qui vous chipent votre goûter (Todaji Temple & Nara Park), j’ai décidé d’aller me retirer sur le Mont Koya.

Koyasan est un endroit sacré où le moine Kobo Daishi, aussi appelé Kūkai, une des plus grandes figures religieuses du Japon aujourd’hui vénéré en tant que bodhisattva, a fondé ici l’école Shingon du bouddhisme ésotérique en 816.

Il serait entré en méditation éternelle il y a plus de 1000 ans dans ce qui est aujourd’hui son Mausolée, situé tout au bout de la splendide allée sous les cèdres centenaires de Okunoin où se suivent tombes et stèles recouvertes d’une mousse vert brillant.

Bref, un peu notre ‘San Pietro’ à Rome.

Plusieurs temples offrent une solution d’hébergement aux visiteurs qui sont arrivés jusqu’ici, à presque 1000 mètres s.n.m. après un voyage en train/cablecar-hyper-raide/bus/marche.

Cela s’appelle un ‘Shukubo’ et en plus du logement, un à deux repas (généralement le petit déjeuner) selon la traditionnelle cuisine végétarienne bouddhiste appelée shojin-ryori (sans viande,poisson, ail ni oignon) sont inclus.

Via Booking, j’ai ainsi trouvé le « Fukuchi-in », magnifique temple entouré d’un jardin zen avec onsen (bain thermal / salle de bain commune) interne & externe.

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Et vu que c’est Noël, je me suis faite plaisir et j’ai fait péter le champagne -façon de dire, car ici, c’est au thé que j’ai festoyé avec me, myself & I- et me suis offerte une belle chambre traditionnelle avec tatami, futon et tout et tout.

Et un repas du 24 soir digne d’un sumo…végétarien!
Sur ce, je dois tirer mon bonnet en pilou bien bas au chef, car avec tant de ‘sans’ (viande, poisson, ail etc) le repas qui m’a été servi avait une variété de textures et de saveurs s’approchant de celles absentes et travaillées avec la qualité d’un étoilé.
Le tout en petites portions pour pouvoir tout goûter, superbement présentées dans des porcelaines ou laques choisies pour mettre en valeur le met.

J’ai découvert ensuite, que le tout est également équilibré du point de vue nutritionnel pour apporter au corps tous les nutriments essentiels. Bouillons vitaminés, protéines végétales, légumes fermentés, algues et alginates en tout genre, tempura de champignons et autres petits légumes sauvages, et toujours la petite prune umeboshi qui fait du bien au boubou aussi.

C’est d’ailleurs pour cette raison qu’ils ont inventé le Goma-tofu. Un tofu fait à base de sésame broyé en poudre impalpable (cette tâche ingrate était attribuée aux novices qui « devaient se faire les os ») et de kuzu, pour son pouvoir épaississant. Leur apportant la quantité nécessaire de calcium assimilable et de vit.E.

Du même aspect que l’insipide tofu mou que nous connaissons tous, celui-ci à une saveur délicate de sésame et se mange à peine trempé dans un peu de tamari, avec du wasabi frais râpé dessus.

Un vrai délice: je tenterai la préparation au retour dans ma cuisine.

Ils ne mangent pas si mal les moines!

Parmi les autres activités proposées, une séance de calligraphie: le recopiage des Sutras (prières) à l’aide d’un pinceau de calligraphe est un exercice très relaxant.

Assis par terre devant un petit pupitre, le moine distribue des feuilles avec le motif à parcourir (et dans mon cas, en plus, une traduction du Sutra en anglais pour que je comprenne ce que je retranscris). Chaqu’un ajoute sur sa feuille son ‘souhait’ (wish), son nom et la date. Puis commence le retraçage des caractères japonais qui pour moi s’apparentent à des dessins, de droite à gauche s’il vous plaît. J’ai beau m’efforcer, je n’en reconnais et identifie les sons que de quelques-uns.

Mais ce n’est pas le but, et l’exercice a un effet apaisant.

A la fin de la séance, toutes les feuilles sont recueillies dans une boite en bois. Et la prière rituelle du matin suivant sera adressée à éxhaucer les ‘whish’ consignés sur les papiers.

C’est d’ailleurs comme cela que j’ai commencé la journée du 24 décembre: réveil à 05:30 et à 6:00 avec les moines dans une brume d’encens qui s’est estompée avec les premiers rayons de soleil de cette froide journée d’hiver.

Ah oui. Détail important. Si les chambres sont chauffées par des réchauds au gaz/airco, le seul autre endroit ‘chaud’ dans un temple en hiver, c’est le Onsen.

Le reste, étant ouvert aux quatre vents ou alors séparé par une feuille en papier, est à peine à quelques degrés en plus que la température extérieure. Qui ces jours-ci était à 4°C.

Et quand les toilettes sont au fond du loong couloir gelé…et bien on y pense deux fois à sortir de sa couette la nuit. C’est d’ailleurs dans ces cas là qu’on apprécie toute l’utilité de la lunette de WC chauffante!!!

Il faut savoir à ce sujet, qu’en été le Japon est hyper-chaud, 40°C faciles, et très humide.

Les japonais partant du principe très pragmatique que, quand il fait froid, on peut toujours se couvrir, mais l’inverse n’est pas vrai…et bien toutes les constructions sont étudiées pour maximiser la circulation d’air et garder la structure fraîche en été (juillet-septembre).

Et tant pis si il fait froid en hiver, on rajoutera une couche de plumes.

Le double vitrage on ne sait pas ce que c’est….Ah oui, et pas de ‘chauffage’ tel que nous le connaissons avec des radiateurs.

Mais cela est plus lié aux tremblements de terre fréquents: donc tuyauteries réduites au minimum indispensable, souvent apparentes pour pouvoir repérer facilement une fuite.

Il en va de même avec les câbles électriques dans les rues, qui pendent généralement en de joyeux gribouillis de fils. C’est plus facile à reconnecter si il y en a un qui lâche pour une secousse un peu plus forte.

Smart.

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De Tokyo à Kyoto au fil de l’O

Si de Tokyo à Kyoto un échange de lettres suffit, ces deux villes ont peu en commun, du moins de la façon dont je les ai expérimentées jusqu’ici -c’est à dire que je n’ai vu que la partie décentrée de Tokyo (Harajuku & Ueno).

Pour le reste de l’exploration de la capitale, ça se fera en phase 2, vers nouvel an, en compagnie d’amis chéris à qui je dois le choix de cette (époustouflante) destination!

Tokyo avec ses grands immeubles, ses magasins qui ne sont pas ‘grands’ – ils sont immenses, ses flux de personnes bougeant telle une pulsation dans les artères de la ville, m’a laissé une impression de courtoise froideur.

Dans les grandes avenues de Omotesando, les marque de luxe mondiale se sont faites ériger leurs temples à la consommation et toutes, de Gucci à Tod’s, ont pignon sur rue.

Si la partie shopping m’intéresse peu, le parcours vaut le coup d’œil car ces écrins représentent également la carte de visite nombre d’architectes modernes internationaux: Tadao Ando, Kenzo Tange, Zaha Hadid, Herzog & de Meuron (Prada Building), Toyo Ito (Tod’s Building), Kazuyo Sejima and Ryue Nishizawa (Dior Building)….

Tout est extrêmement efficace et fonctionnel, ce qui relève du miracle surtout dans une ville de plus de 13,6 millions d’habitants -du moins pour moi venant de la hyper-chaotique capitale Belge où tout semble fait pour compliquer la vie de ses habitants: on ne leur arrive même pas à la cheville avec un tiers du quart de population à Bruxelles!

Autre élément qui m’a frappé: j’ai l’impression qu’au Japon il n’y a pas d’odeurs, ni bonnes ni mauvaises.

A part de bouffe et cela n’est pas pour me déplaire!


On dirait que les japonais ne ‘sentent’ pas et n’utilisent ni parfum ni déo. Même les savons/shampoings et affiliés ont une essence à peine perceptible. Ça sent juste le propre. Et c’est tant mieux.

Le plus surprenant est qu’on ne sent pas trop non plus les gaz d’échappement, ou d’autres odeurs citadines communes: une grande partie des véhicules est hybride et, à mon avis, ils doivent mettre du Febrèze dans leur gasoil pour les autres…ça ne s’explique pas autrement!!

Les villes sont également extrêmement propres (à nouveau, la comparaison avec Bruxelles est à se cacher de honte, malheureusement) et pourtant….pas une poubelle à un rayon de plusieurs centaines de mètres.
J’en ai demandé l’explication: et bien, à part qu’il est hors de question pour un Japonais de jeter ses ordures par terre, ils emmènent et jettent leurs déchets…chez eux. Il y a bien quelques poubelles (à tri sélectif), essentiellement sur les quais des gares où de nombreuses échoppes vendent aux voyageurs Bentos (lunch box) & Boissons, emballés en bon nombre de couches de papier/plastique.

Les Japonais adoooorent l’aspect ‘présentation’.

L’unité de quoi que ce soit est souvent emballée dans du film plastique (carottes inclues, une par une dans des sachets), ensuite rangée dans un ‘rack’ en plastique lui aussi, qui à son tour est déposé dans une boîte en carton, qui est elle-même emballée….uniquement dans du papier si on a de la chance.

J’ai testé avec une boîte de chocolats, que je pensais être une bête tablette: 45g de petits carrés de chocolat individuels et 55g d’emballage(s)!!!
Pour cela, au rayon écolo, peut faire mieux 😉 Fallait bien qu’il y ait quelque chose à leur reprocher hein!


Autre élément surprenant: malgré la masse, il y a peu de bruit(s).

Ni dans les rues, ni dans les gares.

On s’attendrait pourtant à un brouhaha vu la fourmilière qu’est Tokyo Station par exemple…et bien non.

Il y a bien deux situations extrêmement bruyantes.

Les « Pachinko », énormes salles remplies de files et files de slot machines devant lesquelles des cohortes d’hommes (essentiellement) hypnotisés dépensent temps et yens au nom du dieu « Chance », le plus souvent en fumant. Le cliquetis des machines atteint alors les décibels d’un avion en décollage depuis Zaventem!
Et l’autre cas se présente les vendredi soirs par exemple.

Sortis du travail après quelques pintes de « Biru » (bière) ou de verres de saké qu’ils supportent très mal faute de alcohol dehydrogenase (pour s’entendre, l’enzyme qui permet de métaboliser alcool et qui est fortement réduit dans le génome asiatique) les japonais laissent tomber l’étiquette hyper-codifiée avec laquelle ils composent toute la journée et se laissent aller à de grands éclats de rire.

Ils deviennent soudain extrêmement expansifs et communicatifs à des volumes qui leur auraient valu un noir regard de désapprobation de leur entourage en temps normaux.

Ils existe même un mot pour indiquer ce ‘laisser tomber la chemise’…faudra que je le retrouve dans le bouquin ‘Etiquette in Japan’ qu’on m’a prêté avant de partir!
Montrer son vrai ‘soi’ (=éméché) est un signe apprécié dans la lente et patiente construction d’une relation de confiance, spécialement au niveau professionnel. Aller boire des pots avec ses collègues est…du travail 😉

J’ai pu expérimenter agréablement la chose le premier soir que je suis arrivée à Kyoto.

Attablée au comptoir d’un TempuraBar, je sirotais mon verre de Asahi et lisait LonelyPlanet en attendant ma commande. Un couple de mon âge (jeune quoi 😉 ) s’assied juste à côté de moi: la fille à ma gauche et l’homme qui l’accompagnait à la sienne, de gauche. Tous les trois au coin du comptoir.
Je la sens m’étudier par courts regards, l’oeil en amande en biais.

5 minutes après, en un anglais parfait, elle me demande comment est-ce possible qu’une fille comme moi soit seule! Elle n’en revient pas.

« Quoi?! Une fille avec des yeux grands et des cheveux comme toi -bouclés, grand fantasme Jap’- est toute seule? C’est pas possible!! » Me dit-elle en posant sa main sur mon épaule, un geste totalement inattendu dans cette culture du contrôle émotionnel et physique. Qui me surprend.

J’ai beau expliquer que c’est un choix, celui de voyager en solo. Et que cela me convient très bien.
Que non, je ne me sens pas seule. Ni triste.

Au contraire.

La preuve, on fait des rencontres comme ça et cela n’arriverait (probablement) pas si j’étais accompagnée…A grands renforts de ‘kampaï’ (=Santé) à chaque gorgée de bière -c’est là que je me rends compte qu’ils doivent avoir quelques longueurs d’avance- de rires résonnants et de tapes sur l’épaule, on se raconte nos vies.

C’est comme ça que je découvre que les employés japonais n’ont que très très peu de jours de congé (entre 3 et 10 par an) et que beaucoup d’entre eux les utilisent, quand ils en ont les moyens, pour visiter l’Italie, leur destination de rêve.

Je comprends maintenant mieux le ‘tourisme à la japonaise’ tel que nous le percevons de l’extérieur en Europe: un marathon de grandes villes ou CityHopping, parfois deux sur la journée. Venezia, Firenze, Roma sont dans leur top 3. Avec Paris bien sûr.

Hemmm…du coup je m’observe un instant de l’extérieur.

A l’exception de Tokyo et Kyoto ou je passerai plus de 3 jours, le reste est fait au même rythme, ou presque! Matsumoto (1 nuit), Nara (en journée), Koyasan (2 nuits), Osaka (2 nuits), Naoshima (1 nuit), Hiroshima (en journée)…jusqu’ici.

Je suis décidément en train d’intégrer la culture Nippone!

C’est donc comme cela que s’est fait mon premier contact avec Kyoto, un (long) temps capitale du Japon et encore aujourd’hui référence en matière de Culture et art de vivre.

Kyoto est la ville où se forment les Geisha, qui lorsqu’elles sont apprenties, sont appelées Maiko. Leur quartier est appelé ‘Gion‘, sensuellement étendu le long des canaux qui parcourent le centre, est fait de maisonnettes en bois discrètes dont, la nuit tombée, on entrevoit à peine l’intérieur.

C’est ici que, au détour d’une ruelle, vous les croiserez. Kimono coloré, sandales en bois à chaussettes blanches et ornements dans les cheveux, marchant à tout petits pas, le menton haut et le regard doux. Chaque Maiko passe par une période d’apprentissage plus ou moins longue au cours de laquelle elle se spécialise en l’un ou l’autre art de divertir: danse, poésie…

Ma promenade tardive continue vers la ruelle étroite qui longe le fleuve et qui ne prend vie que une fois la nuit tombée, appelée Ponthocho.

Bars et restaurants s’alignent tout au long du collier de lanternes qui se déroule d’un pont à l’autre. Un endroit magique.

Kyoto compte une énormité de temples, tant Bouddhistes que Shintoïstes et de jardins Zen…

Il m’a fallu quand même faire une sélection et les ‘étoiler’ dans GoogleMap!

Cela ne m’a pas empêché de me perdre dans le grand ‘shrine’ du temple Kodai-ji: mais rien n’arrivant par hasard, c’est ainsi que j’ai fait connaissance avec Tanya, toute jeune sud-africaine qui a décidé de passer ses vacances en mode Work-Away au Japon. Nous avons enfin trouvé notre chemin, et… continué ensemble à explorer la ville jusqu’au soir.

Par beau temps, et idéalement au printemps pour profiter des cerisiers qui la bordent, la ‘Promenade du Philosophe’, le long d’un ruisseau au nord de la ville, vous sortira le temps d’une marche méditative du fourmillement sympathique de Kyoto.

Et deux endroits à peine décentrés sont incontournables si vous passez par là: La Bambouseraie de Arashiyama, et les tunnels de Torii de Fushimi-Ku.

Allez-y à l’aube si vous voulez éviter la foule d’autres touristes…comme vous!

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Plus de photos sur les comptes Instagram:   namastefi (tourisme) & madameciao (food)

 

Wasabi-farm à Azumino (Nagano)

Saviez-vous que le ‘wasabi’ vert fluo qu’on nous sert avec nos sushi n’est en réalité, le plus souvent, que du raifort commun avec du colorant?

Si les deux racines partagent la même famille des Brassicacées, comme avec la moutarde d’ailleurs, les connaisseurs vous diront que ce n’est pas la même chose.

Il y a une raison à cela: la racine de wasabi est extrêmement longue et fragile à cultiver (18 mois), demande une eau froide et purissime -d’où les ‘champs’ en bord de rivière au pied des Alpes japonaises-, doit se consommer fraîche et est rapidement périssable. D’où le tour de passe-passe.

Du coup, comment une Epicurieuse peut aller au Japon sans aller visiter une cultivation de Wasabi?

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C’est comme ça que j’ai atterri à la Daio Wasabi Farm à Azumino, dans la province de Nagano. Qui n’est pas derrière le coin si vous êtes à Tokyo, je vous l’accorde.

Mais JR Railpass aidant (carte à voyages illimités à acheter en Europe avant de partir) et vu que je visais Kyoto comme étape suivante, j’en ai profité pour faire un petit …hemm…détour. Et avoir ainsi l’opportunité de prendre le fameux Shinkansen, le train rapide arrivant jusqu’à 320 km/h !

Sauf que bon, mi-décembre n’est pas exactement ce qu’on appelle la ‘haute saison’ du wasabi. Ni des températures d’ailleurs: je suis arrivée à Hotaka -gare la plus proche- et il commençait à neiger.  Moi je suis flex, mais si vous avez les jours comptés, cela ne vaut pas le détour, surtout en hiver lorsque la moitié des attractions (parce que, oui, ils en ont fait un business, bien fait d’ailleurs) sont fermées.

Le voyage en soi, ceci-dit, valait le voyage!

Le train passe par les rizières au repos, grimpe sur les flancs des montagnes et la gare de Hotaka semble sortie de l’époque des Shoguns. De là, un taxi à 1300 yen (ou 30 min à pied par beau temps) et vous y voilà.

Le paysage de la ferme est magnifique, même à cette époque où la moitié des cultures sont couvertes par une ‘couette’ pour les protéger des brûlures du gel et de la neige.

Et à la fin de la visite, je n’ai pas résisté, il fallait que je goûte au moins la GLACE au WASABI: je m’attendais à quelque chose de beaucoup plus fort…ça donne ça  😉